LA MEILLEURE FACON......

Ah ! Ma KM 11.....

Elle m'a appris pas mal de choses cette B.M.A.
Entre autres,la meilleure façon de refroidir un moteur qui chauffe jusqu'au serrage,quand l'enthousiasme cède la place au désespoir.

Eté 1956.

Je suis parti en vacances dans les Alpes (Basses,de l'époque) sur ma KM 11.
Ce n'est que la seconde machine à moteur de ma jeune existence,et il me reste encore bien des choses à apprendre en matière de fonctionnement des moteurs deux-temps.
Cette KM 11 ne roule pas trop mal,mais elle ne peut rouler qu'avec le volet de départ partiellement fermé ;ce qui est parfaitement anormal,vous en conviendrez,et vous êtes probablement tentés de m'expliquer pourquoi.Je préfère donc vous faire tout de suite savoir que j'ai eu le temps d'élucider "l'affaire" depuis cinquante-six ans,mais à ce moment là,je ne me pose pas trop de questions....je roule.
Après tout,elle gravit tout de même pratiquement toutes les côtes et il est vrai que mon poids n'a rien à voir avec celui d'aujourd'hui.(humm)
Le seul ennui,c'est que,si elle peut marcher pendant des heures en seconde vitesse,elle chauffe très vite dans les côtes dès que je passe la première,et au bout d'un moment,serre.
Habitué du phénomène,je m'arrête au premier signe (nous sommes déjà un vieux couple) et la laisse refroidir une minute ou deux et elle repart.......jusqu'au serrage suivant !
Quand la côte n'est pas trop longue ou qu'il y a une pause sous forme de plat ou,mieux,de descente,tout va bien et on n'en parle plus.

Mais les Alpes......c'est une tout autre affaire !
Les montées prolongées et les cols se succèdent de façon quasi permanente et.....les serrages aussi,à mon grand désespoir.
Jusqu'au jour où,de guerre lasse et de rage fou,je m'arrête devant une source et arrose copieusement d'eau culasse et cylindre au risque évident de tout faire claquer et de rester en rade,seul, dans un coin où ne passe pas grand monde.
Effet garanti et immédiat si rien ne casse.
A tel point qu'il m'est arrivé par la suite,animé d'une de ces colères salvatrices de p..... sur ce pauvre moteur,je l'avoue honteusement,aujourd'hui qu'il y a prescription.

J'espère tout de même que cette KM 11 m'a pardonné,depuis.

Je ne vous conseillerai pas de m'imiter,bien sûr,mais je dois ajouter à ma décharge que c'était,alors,un cas réellement désespéré.

LPDC.

Encore une belle histoire.
Merci

Pour plus de précisions,c'était dans le col St Jean,entre Le Lauzet et St Vincent-les-Forts.
En cours de montée (laborieuse) il y avait une source sur le bord de la route.
Le barrage de Serre-Ponçon n'était pas encore en eau et l'on pouvait encore passer tout au fond,sur la RN 100.
En remontant vers Savines on pouvait encore voir les piles du viaduc inachevé de la ligne de chemin de fer de Chorges à Barcelonette.
Que de souvenirs lointains.......

LPDC.

Finalement, quel était le problème avec ce volet de départ ??? D'ailleurs, qu'appelles-tu "volet de départ" ?

Mieux vaut tard que........

Bien tardivement, j'en conviens, je répond à la question du volet de départ.
C'est tout simplement la petite pièce en tôle percée d'un trou calibré venant obturer partiellement l'entrée d'air pour enrichir le mélange air/carburant à froid.
On pourrait également appeler cela "starter" mais le terme est incorrect au vu que, le starter sur les anciens carburateurs Solex pour autos était une sorte de petit carburateur produisant un mélange air/carburant très riche et uniquement prévu pour les départs à froid.
Ce petit "carburateur" ne jouait correctement son rôle que, si la pédale d'accélérateur restait au repos. (donc, volet des gaz fermé)
A ce moment-là, seulement, on pouvait actionner le démarreur.
Du reste, si l'on accélérait en actionnant simultanément le démarreur, le moteur ne partait pas; ce que peu de gens pouvaient comprendre.
Ce système succédait au volet de départ des carburateurs précédents, peu pratique pour les non initiés qui noyaient facilement leur moteur.
Ce système de volet a été repris de façon amélioré par la suite parce que plus facile à utiliser par le commun des mortels et, surtout, moins cher à fabriquer.
Et, ça s'est de nouveau appelé "volet de départ.
Que la plupart des utilisateurs à continué à appeler starter par habitude.....

Il n'était pas normal, moteur chaud, d'être obligé de fermer à moitié ce volet d'air pour pouvoir rouler.
A ce moment-là, n'ayant aucune expérience en la matière, je l'ignorais et ce n'était pas mon souci premier.
Avec plus d'expérience, ça m'aurait fait comprendre que :
Soit le gicleur était partiellement bouché.
Soit il était non conforme parce que trop petit.

J'ai mis un jour le doigt sur la panne en remplaçant pour je ne sais quelle raison ce gicleur de 22 par un gicleur de 28 et, même si ce n'était pas exactement le numéro qui convenait, il "passait" en tout cas très bien et non seulement il m'a appris quelque chose, mais je n'ai plus jamais été ennuyé.

Par la suite et, longtemps après, en y repensant, j'ai cru comprendre que ce carburateur GURTNER de 16 , monté d'origine avec un écran réducteur à l'entrée (limitation de vitesse à 30 km oblige) avait été modifié connement par la dépose simple de cet écran.
On y gagnait en vitesse certes, mais au détriment du bon fonctionnement. Le bricolo du moment ne savait pas qu'il fallait augmenter le diamètre du gicleur dans ce cas-là....
Le 22 était bien d'origine. Mais pour le carburateur muni de son écran.

CQFD.

J'espère avoir été assez clair dans mes (toujours) longues explications.

LPDC.