SEULS LES PROS SAVENT.
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SEULS LES PROS SAVENT.
Il y a peu de temps quelque chose m'a remémoré une petite histoire concernant les motocistes d'il y a ..... pas mal de temps !
L'anecdote se situe en 1956, l'année du -15° en Février.
J'ai bientôt dix-huit berges et je roule tous les jours avec une Koheler & Escoffier KM 11 achetée au marché aux puces de Marseille pour cent "balluches" de l'époque, argent provenant de la revente de ma première pétrolette, une Peugeot P 50 bricolée "à mort" mais qui m'a mis "le pied à l'étrier".
Pauvre de moi, qui ne m'en suis jamais remis depuis !
N'étant guère préoccupé à ce moment-là par le côté "authentique" voire "vérité historique" de la chose, j'ai équipé un certain temps cette B.M.A d'une boîte à trois rapports avec kick, achetée elle aussi chez mon "fournisseur" habituel : le marché aux puces.
L'ayant vite laissée tomber pour cause de deuxième vitesse ayant une fâcheuse tendance à sauter, je suis vite retourné à ma minuscule deux vitesses, trop heureux de retrouver son bon fonctionnement.
Cette année-là je me retrouve en train de bricoler je ne sais quoi sur le bord du trottoir, juste à côté d'un réparateur de motos qui vient de me prêter un outil pour réparer ma bête à chagrin.
La réparation durant un peu, arrive entre-temps un client avec une moto anglaise dont je n'ai pas le souvenir de la marque et encore moins du type.
Tout en bricolant, je vois que ça discute au bord du trottoir et que ça parle de kick qui se rabat brusquement au moment d'embrayer pour démarrer, "comme si quelqu'un appuyait en même temps dessus pour le faire descendre", la chose se reproduisant à chaque départ d'un arrêt.
Ca gamberge, ça cherche, ça vérifie d'ici, de là, ça émet toutes sortes d'hypothèses (comme pour la prise d'air du deux temps, vous savez). Bref, le temps passe et ..... le phénomène persiste.
Ayant suivi mine de rien la conversation agrémentant leurs infructueuses recherches, je laisse tomber un temps ma pétrolette pour observer le truc d'un peu plus près, ce qui les gênaient sans doute un poil, surtout le "pro" qui se débattait avec le problème, tout en expliquant je ne sais quoi au client qui devait commencer à se poser quelques questions.
Bien évidemment, à cet âge-là je n'en ai cure et, les voyant toujours un peu au désespoir, je leur explique presque en m'excusant que j'ai eu le même problème avec ma boîte à trois vitesses montée quelques temps avant sur ma KM 11 (qu'ils doivent considérer comme de la merde comparée à une anglaise récente) et qu'il ne s'agissait finalement que d'un manque d'huile. (l'extrémité de l'arbre supérieur tourillonnant dans l'arbre porte-cliquet du kick étant entraîné par grippage de l'un dans l'autre par la réaction et l'effort des engrenages entre eux au moment d'embrayer) Enfin, je ne leur explique pas le phénomène dans le détail mais leur indique surtout que le phénomène disparaît avec une remise à niveau de l'huile de la boîte.
Réaction des mecs : nulle. On m'ignore carrément, exactement comme si je n'avais rien dit qui puisse être intéressant.
Ma petite remarque semblant n'être d'aucun intérêt pour eux, je retourne donc continuer mon petit boulot tout en continuant à les observer du coin de l'oeil, jusqu'au moment où, se gardant bien de venir me dire quoi que ce soit, je vous laisse imaginer la suite et l'origine de la panne, de même que la façon dont ils ont résolu le problème du "kick rabatteur" .....
Je n'ai pas fait exprès d'avoir ce problème sur ma KM 11 avec cette boîte de S3, et il est bien certain qu'à priori, et vu par les yeux d'un professionnel de ce temps, le rapport entre une anglaise relativement récente de l'époque et le minable clou dont je me servais n'était pas forcément évident, mais ..... le principe d'une boîte étant souvent le même, il fallait croire qu'il y en avait un !
Comme quoi, même un "pro" ne devrait pas négliger les remarques d'un gamin de presque dix-huit ans.
Je ne pense pas que ça ait beaucoup changé depuis. On a son petit amour-propre, vous savez !
LPDC.
L'anecdote se situe en 1956, l'année du -15° en Février.
J'ai bientôt dix-huit berges et je roule tous les jours avec une Koheler & Escoffier KM 11 achetée au marché aux puces de Marseille pour cent "balluches" de l'époque, argent provenant de la revente de ma première pétrolette, une Peugeot P 50 bricolée "à mort" mais qui m'a mis "le pied à l'étrier".
Pauvre de moi, qui ne m'en suis jamais remis depuis !
N'étant guère préoccupé à ce moment-là par le côté "authentique" voire "vérité historique" de la chose, j'ai équipé un certain temps cette B.M.A d'une boîte à trois rapports avec kick, achetée elle aussi chez mon "fournisseur" habituel : le marché aux puces.
L'ayant vite laissée tomber pour cause de deuxième vitesse ayant une fâcheuse tendance à sauter, je suis vite retourné à ma minuscule deux vitesses, trop heureux de retrouver son bon fonctionnement.
Cette année-là je me retrouve en train de bricoler je ne sais quoi sur le bord du trottoir, juste à côté d'un réparateur de motos qui vient de me prêter un outil pour réparer ma bête à chagrin.
La réparation durant un peu, arrive entre-temps un client avec une moto anglaise dont je n'ai pas le souvenir de la marque et encore moins du type.
Tout en bricolant, je vois que ça discute au bord du trottoir et que ça parle de kick qui se rabat brusquement au moment d'embrayer pour démarrer, "comme si quelqu'un appuyait en même temps dessus pour le faire descendre", la chose se reproduisant à chaque départ d'un arrêt.
Ca gamberge, ça cherche, ça vérifie d'ici, de là, ça émet toutes sortes d'hypothèses (comme pour la prise d'air du deux temps, vous savez). Bref, le temps passe et ..... le phénomène persiste.
Ayant suivi mine de rien la conversation agrémentant leurs infructueuses recherches, je laisse tomber un temps ma pétrolette pour observer le truc d'un peu plus près, ce qui les gênaient sans doute un poil, surtout le "pro" qui se débattait avec le problème, tout en expliquant je ne sais quoi au client qui devait commencer à se poser quelques questions.
Bien évidemment, à cet âge-là je n'en ai cure et, les voyant toujours un peu au désespoir, je leur explique presque en m'excusant que j'ai eu le même problème avec ma boîte à trois vitesses montée quelques temps avant sur ma KM 11 (qu'ils doivent considérer comme de la merde comparée à une anglaise récente) et qu'il ne s'agissait finalement que d'un manque d'huile. (l'extrémité de l'arbre supérieur tourillonnant dans l'arbre porte-cliquet du kick étant entraîné par grippage de l'un dans l'autre par la réaction et l'effort des engrenages entre eux au moment d'embrayer) Enfin, je ne leur explique pas le phénomène dans le détail mais leur indique surtout que le phénomène disparaît avec une remise à niveau de l'huile de la boîte.
Réaction des mecs : nulle. On m'ignore carrément, exactement comme si je n'avais rien dit qui puisse être intéressant.
Ma petite remarque semblant n'être d'aucun intérêt pour eux, je retourne donc continuer mon petit boulot tout en continuant à les observer du coin de l'oeil, jusqu'au moment où, se gardant bien de venir me dire quoi que ce soit, je vous laisse imaginer la suite et l'origine de la panne, de même que la façon dont ils ont résolu le problème du "kick rabatteur" .....
Je n'ai pas fait exprès d'avoir ce problème sur ma KM 11 avec cette boîte de S3, et il est bien certain qu'à priori, et vu par les yeux d'un professionnel de ce temps, le rapport entre une anglaise relativement récente de l'époque et le minable clou dont je me servais n'était pas forcément évident, mais ..... le principe d'une boîte étant souvent le même, il fallait croire qu'il y en avait un !
Comme quoi, même un "pro" ne devrait pas négliger les remarques d'un gamin de presque dix-huit ans.
Je ne pense pas que ça ait beaucoup changé depuis. On a son petit amour-propre, vous savez !
LPDC.
lapétarelleducoin- Modérateur
- Messages : 6375
Date d'inscription : 03/07/2011
Age : 86
Localisation : Est Lozère
Re: SEULS LES PROS SAVENT.
Belle anecdote LPDC , c'est sympa de l'avoir partager avec nous . Ce qui m'a rappeler presque la meme , à la fin des années 60 alors que je me trouvai à l'intérieur du magasin Motobecane près de chez moi , j'attendai mon tour car je souhaitai acheter le carré pour dévisser l'écrou de serrage du rotor de mon Av44 , bref , il y avait un gars devant moi , qui expliquai au mécano du magasin , que malgré le remplacement , par le mécano , des machoires de frein arriere , ( 2 fois ) , et remplacement du cable , puis de la gaine , et encore du flasque , le frein arriere freinai toujours aussi peu .... Evidemment , réaction du mécano qui commençait à s'énerver devant , l'insistance du gars , qui commençait à douter de ses compétences professionnelles . Ayant vécu le meme probleme sur la Motobecane AV40 , de mon père , je me suis lancer , et là j'ai fait un effort sur moi meme , étant assez timide à cette époque . J'ai profiter d'un "blanc " , sans doute de réflexion , du mécano , , et j'ai commencer à lui expliquer mon vécu , car en fait le probleme venait de l'axe du moyeu , qui était légerement tordu ce qui faisait qu'au remontage il agissait un peu comme un excentrique , déplaçant de fait le flasque et la position des machoires . Et ben mon vieux , je me suis fait rembarer direct , , comme quoi ce n'était pas possible , et ça ne pouvai pas etre ça , surement pas . Alors je suis ressorti du magasin , rouge écarlate , , et sans ma clef carré , completement oublier de lui demander . Et je suis sur qu'il y en a plein d'autres des histoires vécues comme celles-ci ...
et ce n'est pas fini !
aromax
et ce n'est pas fini !
aromax
Aromax- Aficionados du pétochon
- Messages : 2207
Date d'inscription : 14/12/2013
Age : 70
Localisation : 94 LE PERREUX /ANGLES 85
La meme à l'envers
Salut une anecdote similaire mais à l'envers. Je faisais mon service militaire en 2000 (dans les derniers) aux ateliers militaire de la flotte. Ingénieur de formation mais "matelot mécanicien de seconde classe" pour la Marine, ma spécialité était de faire les plans des pièces de rechange pour les tourneurs fraiseurs (les fabricants ayant disparus) et installer/ réparer les PC des gars de la base. J'avais acheté une 125 Terrot et je profitait de l'atelier pour réparer le moteur de la bête. J'avais refait l'allumage, le carbu, le réservoir la pompe à huile, la segmentation et réglé les culbuteurs. Mais impossible de démarrer la belle, étincelle présente, essence coule, compression au top. Je fais le tour des motards de la base pour savoir s'il y en a un qui sait ce que ça peut être mais personne n'a d'idée. Au bout d'un mois que je désespère et que je me dit que je vais foutre cette bécane à la benne un gars me dit "j'ai une idée mais j'ose pas te le dire parce que tu pourrais te fâcher tellement la boulette est énorme...". Je lui dis "ben pourquoi je me fâcherai", le gars me dit "ben quand j'étais apprenti à l'usine et que je disais à un ingénieur qu'il a avait pu se tromper je me faisais jeter". Il me crache le morceau "tu aurais pas pu inverser les tiges admission et échappement?". Et pan dans le mille ! J'ai remonté les tiges "croisées" comme sur une documentation au lieu de parallèle. J'étais mort de rire de ma connerie parce qu'après remise en état la bécane a démarré du premier coup. Maintenant chaque fois que je monte un truc à l'envers (meuble IKEA ou autre kit du même genre) j'y repense.
KorbenDallas- Membre confirmé
- Messages : 36
Date d'inscription : 02/09/2017
VR46 aime ce message
Re: SEULS LES PROS SAVENT.
Même quand on est pointu dans un domaine, il faut savoir juger une idée. Et pas la personne qui la porte.
On a tous un exemple en tête d'une personne qui préfère contempler son nombril plutôt que de se nourrir de l'enthousiasme d'un béotien.
Mais bon, n'est pas pédagogue qui veut.
On a tous un exemple en tête d'une personne qui préfère contempler son nombril plutôt que de se nourrir de l'enthousiasme d'un béotien.
Mais bon, n'est pas pédagogue qui veut.
VR46- Aficionados du pétochon
- Messages : 161
Date d'inscription : 24/01/2021
Localisation : Grand Est
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